Après l’assurance-chômage, le gouvernement envisage d'augmenter le nombre de jours de carence des salariés du privé afin de réduire les dépenses de la Sécurité sociale.
Une mesure qui pourrait être évoquée par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de la "grande initiative" sur les accidents et arrêts de travail, qui doit réunir, fin avril, "les partenaires sociaux, les élus et les parlementaires".
Si votre médecin vous a prescrit un arrêt de travail, que vous soyez salarié (du privé, car un délai de carence d’un jour seulement — et jamais compensé — est prévu par la loi pour les agents de la fonction publique en arrêt) ou sans emploi, vous pouvez percevoir des indemnités journalières, mais après un délai de carence de trois jours actuellement, rappelle l’assurance maladie.
Ces indemnités journalières vous sont versées par l’assurance maladie pour compenser votre salaire pendant l’arrêt de travail. Elles sont calculées à partir de vos salaires bruts.
Concrètement, avec ces trois jours de carence, cela signifie que la Sécurité sociale ne commence à vous verser des indemnités qu’à partir du quatrième jour d’arrêt.
Relever le nombre de jours de carence permettrait ainsi à la sécu de faire des économies, sachant que les arrêts-maladies lui ont coûté 16 milliards d’euros en 2022, soit 5 milliards de plus qu’en 2010, un phénomène qui s’explique en partie par le vieillissement de la population active et par les conséquences de la pandémie de Covid-19, qui ont vu les arrêts-maladies augmenter.
Cette idée de prolonger ce délai n’a cependant pas fini de faire réagir, à la fois à gauche, mais aussi dans les rangs des patrons (pas pour la même raison), car, aujourd’hui, de nombreux salariés sont malgré tout couverts par leurs entreprises sur ces journées.
De nombreuses entreprises souscrivent alors à un contrat de prévoyance qui prend le relais avant l’assurance maladie et maintiennent ainsi la rémunération des salariés en arrêt pendant les premiers jours d’absence.
Selon la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), par exemple, "faire peser sur les seuls employeurs du secteur privé une augmentation de la fraction restant à leur charge" serait "une solution de facilité consistant à se décharger sur les employeurs d’une responsabilité que l’État ne serait pas prêt à assumer", rapporte actu.fr |